L'eldorado belge à portée de main

Emploi
Mercredi 04 mars 2015




« Arriver en avance à son entretien d’embauche ». C’est l’un des conseils surprenants prodigués aux Dunkerquois à la recherche d’un emploi en Flandre occidentale belge.


Voilà des années que nos voisins flamands flirtent avec le plein emploi : fin 2014, le taux de chômage en Flandre occidentale belge était de 5%. A Dunkerque (12,1% de taux de chômage), des initiatives concrètes voient enfin le jour pour permettre à des demandeurs d’emploi de travailler de l’autre côté de la Frontière. De septembre à décembre 2014, la maison de l’Europe* a piloté une première session d'accompagnement, sous la forme d’un coaching, de onze demandeurs d’emplois.

Première barrière à l’embauche des Français en Flandre belge : la langue. «  De moins en moins de Néerlandophones s’expriment en Français. Dans les mairies, les administrations, les agents n’ont pas le droit de parler français, c’est la loi. Dans les entreprises, la tendance est la même », explique Réginald Pembelé, l’un des intervenants.

Pour franchir l’obstacle, les onze demandeurs d’emploi dunkerquois ont appris à parler d’eux, de leurs parcours et de leurs compétences… en néerlandais. Ils ont aussi rédigé leur CV en néerlandais. « Lors du dernier cours, nous sommes allés sur le terrain. Chacun a dû se présenter pour s’inscrire dans une agence d’intérim de Veurnes. J’ai été bluffé par les progrès accomplis », relate M. Pembelé.

« On ne raconte pas sa vie à ses collègues »

Autre barrière, plus inattendue, celle du savoir-être. Les Flamands cultivent d’autres codes que les nôtres dans le monde du travail.

« Ils montrent davantage de rigueur et exigent un strict respect des règles. Pas question d’arriver en retard le matin, ni de quitter plus tard d’ailleurs. Il est hors de question de travailler tout en racontant sa vie à ses collègues. C’est quand sonne l’heure de la pause (pas avant, ni après) que l’on peut bavarder librement. »

Face à cette rigueur toute nordique, la communication est, elle, plus simple et directe : « On tutoie très facilement. La hiérarchie est moins marquée, l’ambiance est plus détendue. »

La courtoisie tient une place importante dans les relations. Ultime conseil : en entretien d’embauche, ne vous asseyez pas avant d’y avoir été invité.

Coaching, le bilan

Selon Nathalie Legros, directrice de la maison de l’Europe, sur les onze demandeurs d’emplois coachés en 2014, quatre – les plus assidus, les plus motivés – étaient sur le point de décrocher un emploi lors d’un bilan réalisé en janvier. Sept se seraient engagés dans une formation longue dans le but de se perfectionner en Néerlandais. Une nouvelle session de formation sera lancée à la mi-mars pour 10 personnes.

Dans le cadre des Etats généraux de l’emploi local, le président de la CUD, Patrice Vergriete, a d’ores et déjà annoncé que l’expérience de coaching pilotée par la maison de l’Europe serait reconduite en septembre pour 50 demandeurs d’emploi cette fois.

1 681

1 681 salariés de la zone d’emploi de Dunkerque travaillent en Belgique (Source : « Profils », n° 149, février 2014, Insee Nord - Pas-de-Calais).

 

*Maison de l'europe - centre d'information Europe direct Dunkerque Flandre www.maisoneuropedirectdunkerque.fr/

Pour consulter des offres d’emploi en Belgique, rendez-vous sur le site du Pôle emploi belge www.vdab.be. A Veurnes (Furnes), rendez-vous à la werkwinkel (maison de l’emploi) située Pannestraat 13, pour rencontrer un conseiller francophone. Tél. 00 32 58 31 12 03. Quelques annonces d’emploi sont aussi disponibles sur www.travaillerenflandre.be

Voir aussi www.maison-du-neerlandais.fr

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